Un nouveau départ

Reprendre ses études à plus de quarante ans, c’est un peu comme rallumer une lampe dans une pièce qu’on croyait fermée depuis longtemps. La lumière revient doucement, timide d’abord, puis familière. Ce deuxième billet marque pour moi le passage du rêve à la réalité : le moment où l’idée de reprendre les mathématiques s’est transformée en une démarche concrète.

La décision de franchir le pas

Cela faisait des années que l’envie me trottait dans la tête. Apprendre à nouveau, me plonger dans les démonstrations, retrouver la rigueur et la beauté abstraite des mathématiques — ce vieux désir revenait souvent, mais toujours repoussé à plus tard. Et puis un jour, sans raison particulière, j’ai compris qu’il n’y aurait jamais de moment idéal. Alors j’ai décidé de le créer moi-même. C’était au début de l’été 2025.

J’ai cherché la formation qui me conviendrait le mieux : solide, exigeante, mais compatible avec ma vie d’adulte. C’est ainsi que j’ai découvert la Licence de Mathématiques à distance proposée par l’Université de Louis et Marie Pasteur, à Besançon. Un cursus complet de la licence au master, accessible à ceux qui reprennent les études, et suffisamment structuré pour poser les bases d’un apprentissage sérieux. J’ai su, presque immédiatement, que c’était la bonne porte à frapper.

Le dépôt de candidature

Le dépôt de dossier fut le premier vrai pas, celui qui engage. Il fallait retrouver de vieux relevés de notes, mes diplômes et remplir des formulaires… Rien d’insurmontable, mais tout cela prenait une tournure symbolique : c’était le retour du “Cédric étudiant”, deux décennies plus tard.

Je me souviens de l’émotion au moment d’envoyer le dossier. Un simple clic, mais un clic lourd de sens. Puis l’attente, longue, ponctuée de doutes : serai-je accepté ? Ai-je encore ma place dans ce monde universitaire ?

Quelques semaines plus tard, l’email est arrivé : “Votre candidature a été acceptée.” Une phrase brève, administrative, mais que j’ai lue plusieurs fois, avec un sourire que je n’arrivais pas à effacer. Ce jour-là, j’ai compris que le projet n’était plus une idée — il était devenu réel.

L’inscription administrative

L’inscription en ligne a été la suite naturelle, mais non moins symbolique. Choisir mes unités d’enseignement, valider mon dossier, payer les frais universitaires, environ 500€ pour une année universitaire. L’Université Louis et Marie Pasteur suggère d’y aller doucement: un semestre en un an. C’est un rythme que j’accepte évidemment. Du temps d’acquérir les connaissances, de les consolider, d’apprendre la pensée mathématique… Quelques jours plus tard, je reçois mon identifiant étudiant, mon contrat pédagogique, mes accès à la plateforme, la liste des cours, les noms des enseignants.

C’est là que j’ai ressenti pleinement que l’aventure commençait. Tout prenait forme : le ryhtme, les supports de cours, les premiers documents à lire, ainsi que les devoirs à rendre. Je retrouvais ce mélange d’excitation et d’humilité propre à tout apprentissage — cette sensation de se tenir au seuil d’un vaste territoire encore inexploré.

Les frais d’inscription : un investissement dans le temps long

Reprendre des études, c’est aussi accepter ce coût de 500€, au sens matériel comme symbolique. Les frais d’inscription, bien que raisonnables pour une université publique, m’ont rappelé que tout engagement demande un effort — financier, certes, mais surtout personnel. J’ai choisi de le voir non comme une dépense, mais comme un investissement dans la durée, dans ma propre formation intellectuelle.

Il y a dans le fait de payer pour apprendre une valeur profonde : celle de donner du poids à ce que l’on entreprend. C’est une manière de dire à soi-même : “ce projet compte pour moi.”

Un sentiment de renouveau

Aujourd’hui, mon inscription est validée. Je suis à nouveau étudiant. Ces mots ont une saveur particulière, presque irréelle. Je redécouvre la joie simple d’attendre les premiers cours, d’ouvrir un manuel, de tracer une démonstration à la main.

Ce nouveau départ n’a rien d’un retour en arrière. C’est une continuation — une reprise du fil interrompu, mais avec un regard différent. Celui d’un adulte conscient du temps qui passe, de la valeur de la patience, et du bonheur discret que procure la connaissance.

Ce n’est pas un retour en arrière, mais une manière d’aller plus loin.

Ainsi, si vous lisez ces lignes, peut-être que vous aussi vous avez un projet que vous avez repoussé, un rêve laissé en suspens ou simplement l’envie d’apprendre quelque chose de nouveau.

Je partage ce parcours pour montrer qu’il n’est jamais trop tard pour franchir une première étape. Chaque petit pas compte, chaque démarche administrative, chaque cours ouvert, chaque lecture, construit quelque chose de durable : la confiance en soi et le plaisir d’apprendre.

Alors, si un jour vous hésitez à vous lancer, souvenez-vous : le premier pas est toujours le plus important, et il peut transformer une idée en réalité.